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mardi 30 avril 2024
dimanche 28 avril 2024
La musique
Quand elle est arrivée
Je n'en menais pas large
Je m'enfargeais dans les nuages
Je me brûlais au fer de forge
J'astiquais mon revolver
Quasiment mort de rire
De rôtir en enfer
Mort à proprement dire
De vivre ma vie sur la terre
J'étais un chien fini
Quand elle est arrivée
Je n'voyais pas
J'étais dans un piteux état
C'est probablement mon fantôme
Qui l'a touchée tout d'abord
À moins que ce soit Sodôme et Gomorrhe
Qui me brûlait les yeux
Toujours est-il qu'entre 28 plaies vives
Et 82 bosses la voilà qui arrive
J'étais fait à l'os
La musique... mon amour de musique
Est-ce que tu m'aimes encore?
La musique... mon trésor
Est-ce que tu m'aimes encore?
Quand elle est arrivée
Elle m'a embrassé dans l'oreille
Jusque sur la peau de l'âme
Dieu merci la reine abeille
Avait du violoncelle sur le dard
La muse « Euterpe » m'a tiré sa flèche
Là où l'amour crèche
Au creux de l'harmonie
Elle m'a sauvé la vie
Quand elle est arrivée
J'étais tout croche
J'avais les yeux en-dessous des poches
Je me saignais pour des danseuses
Je me trainais pour dix dollars
Entre deux cuites et deux plumards
La voilà qui arrive entre 28 plaies vives
Et 82 bosses
Et j'ai quitté mon boss
La musique... mon amour de musique
Est-ce que tu m'aimes encore?
La musique... mon trésor
Est-ce que tu m'aimes encore?
Qu'en j'en ai plus que marre
Que la pluie pleuve averse
Que la folie m'agresse
Lorsque j'en vienne aux coups
Parce que la politique
Parce que la mer est sale
La route électronique et le papier journal
Au lieu de tomber dans l'analgésique
Avant de péter la gueule aux connards
J'époussète ma guitare
Je la prend par la taille
Et c'est sur mes genoux
Que la douleur se taille
Que les enfants s'endorment
Je ne sais pas de drame quand je joue
Je ne suis plus aux femmes
Je suis aux oiseaux
Entre 28 plaies vives
Et 82 bosses et je suis fait à l'os
La musique... mon amour de musique
Est-ce que tu m'aimes encore?
La musique
Est-ce que tu m'aimes encore?
C'est gênant de te demander ça
C'est pour ça que je te le demande tout bas
Après mes slows, mes blues, les drums et les ordinateurs
As-tu toujours une fleur d'amour
Un fond d'émotion, une graine de douceur
Pour ton compositeur
La musique... mon amour de musique
Est-ce que tu m'aimes encore?
La musique
Est-ce que tu m'aimes encore?
Mon trésorJean-Pierre Ferland
samedi 27 avril 2024
Le cœur nu de la vie
« Quelqu’un m’a aimé, par cet amour j’ai été sauvé de ma vie et du monde. Il m’a semblé que c’était cette lumière que je cherchais étant enfant. Tout d’un coup quelqu’un rassemble toutes ces lumières et me les donne. C’est comme si je posais ma main sur le cœur nu de la vie.
Je suis prêt à ce que tous mes livres disparaissent et même le prochain, sauf cette phrase : la certitude d’avoir été un jour, ne serait-ce qu’une fois, aimé, et c’est l’envol définitif du cœur dans la lumière. »
Christian Bobin, Extrait de La lumière du monde
mercredi 24 avril 2024
La forme la plus inoffensive
« Je crois que c'est ça que je reproche aux livres, en général, c'est qu'ils ne sont pas libres. On le voit à travers l'écriture : ils sont fabriqués, ils sont organisés, réglementés, conformes on dirait. Une fonction de révision que l'écrivain a très souvent envers lui-même. L'écrivain, alors il devient son propre flic. J'entends par là la recherche de la bonne forme, c'est-à-dire de la forme la plus courante, la plus claire et la plus inoffensive. Il y a encore des générations mortes qui font des livres pudibonds. Même des jeunes : des livres "charmants", sans prolongement aucun, sans nuit. Sans silence. Autrement dit : sans véritable auteur. Des livres de jour, de passe-temps, de voyage. Mais pas des livres qui s'incrustent dans la pensée et qui disent le deuil noir de toute vie, le lieu commun de toute pensée. »
Marguerite Duras, Extrait de Écrire
dimanche 21 avril 2024
samedi 20 avril 2024
Le murmure
« Le vol magique des étourneaux, seconds violons du ciel. Quand ils rencontrent un obstacle - comme d'un roc qui dépasse d'une rivière -, ils scindent en deux cette masse de grâce sans se heurter, vite recomposent leur amitié après le franchissement de l'épreuve. Cette passe s'appelle "le murmure". »
Christian Bobin, Extrait de Le murmure
jeudi 18 avril 2024
Les apparitions
« C'est dans la mesure où il n'y a rien à voir que les yeux commencent à s'ouvrir : les apparitions alors se multiplient. »
Christian Bobin, Extrait de Prisonnier au berceau
dimanche 14 avril 2024
Changer la parole en fête
« Je n'ai pas fait attention, tu avais le don de changer la parole en fête et j'ai cru que cette parole-là, vagabonde et riante, était sans fin, j'ai simplement oublié le feuillage de la mort au-dessus de nos vies et comme ce feuillage peut d'un seul coup s'assombrir et peser, plus personne à qui confier ce qui trouble et qui m'enchante, plus personne pour donner aux mots de la vie courante cette douceur d'un pull jeté sur les épaules, les soirs d'été, quand les grands arbres ne savent plus donner que du froid et du noir. »
Christian Bobin, Extrait de La plus que vive
Concord
« 4 septembre. Je crois que je pourrais écrire un poème intitulé « Concord ». Il aurait pour sujets la Rivière, les Bois, les Lacs, les Collines, les Champs, les Marais et les Prés, les Rues et les Bâtiments, et les Villageois. Puis le Matin, le Midi et le Soir, le Printemps, l'Été, l'Automne et l'Hiver, la Nuit, l'Été Indien et les Montagnes à l'Horizon.
Un livre devrait être assez véridique pour devenir intime et familier à tous les hommes, comme le soleil sur leur visage, – tel un mot lancé de temps à autre à un compagnon dans les bois de l'été, et tous deux sont silencieux. »
Henry D. Thoreau, Extrait de Journal
jeudi 11 avril 2024
mardi 2 avril 2024
Borée sauve tout
Sur l'île de béton, air vif, air froid qui me redonne colonne droite et marche alerte. Sortir et faire le tour de mon lieu me semble judicieux, malgré le paysage crasseux. La laideur de cette ville est innommable, mais Borée sauve tout. Le vent est liesse, s'il est glacial alors double est la joie et ce matin, le bonheur est triple, car la brume lisérant le temps gris, est gorgée d'eau. L'odeur du fleuve perce la puanteur du bitume recentrant les idées au large, le cœur à l'horizon.
Ils
Mesdames messieursBienvenue à l’aéroport de MontréalCombien allez-vous ?Vous n’êtes pas seulsJe ne suis pas seulNous ne sommes pas seulsNous sommes pour le moment des grégaires dispersésSi nous ne pouvons vous sourire d’avantageC’est que nous espérons que le confortEt la sécurité ait l’amabilité d’enlever leurs bottes dans nos facesAussi, visitez nos grands monumentsEt découvrezUne égliseUne cathédraleUne mosquéeUne banque…La seule lumière qu’elles produisentC’est quand elles passentAu feu
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