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lundi 16 décembre 2024

Écrire c'est encore espérer

« Il n'a pas le choix, d'ailleurs, d'essayer ou de ne pas essayer : le temps presse, le danger grandit, la mort frappe. La conscience une fois mise en marche, ne peut plus s'apaiser. Il s'agit désormais d'un sursis. Cet homme est dans la situation du rongeur qui doit sans cesse ronger car, s'il s'arrête, les dents lui poussent jusqu'à ce qu'il en meure. Il n'y a pas de réponse satisfaisantes. Rien n'est acquis une fois pour toutes. Les forces négatives menaçant sans cesse, il faut tout recommencer à chaque instant. Ainsi, repoussant à chaque pas sa propre mort, justifiant à chaque souffle sa propre vie, l'homme est-il amené parfois à se dépasser. Et c'est ainsi qu'il recule le mystère de la destinée humaine et qu'il rend un peu plus habitable cette terre. Écrire c'est encore espérer. »
Gatien Lapointe, Extrait de Ode au Saint-Laurent

mardi 10 décembre 2024

Une image habitable

Je cherche une image habitable

Ô que je remonte le cours du sang
Et que les quatre vents pénètrent ma demeure
Une bête réchauffe mon berceau
Un oiseau me rend mon enfance

Comment dépasser la nécessité
Faudra-t-il que je meure sans savoir?

Gatien Lapointe, Extrait de Ode au Saint-Laurent

mercredi 4 décembre 2024

Hors terre

« Tu sais, quelque chose qui n'a pas de sous-sol, de racines poussant dans la bouette, l'humus, le compost, rongé de termites et de sales parasites, sans quelque chose qui se décompose en nous, je ne sais pas si nous pourrions vivre. Il y a de l'oubli là-dedans, des convois des dix-roues remplies de souvenirs, d'actes manqués et d'autres trop bien réussis. Je ne suis pas un partisan du grand ménage du sous-sol, un petit soupirail pour laisse échapper les gaz de la décomposition, me semble suffisant pour ne pas mourir étouffé. As-tu déjà tenté de mettre des fondations sans un bon fond de terre sale, noire, à la vie microbienne invisible. Des fondations hors terre, ça n'existe pas. » 
Luc Gauvreau