Il existe
dans les livres d'estampes japonaises du XIXe siècle
des images que l'on trouve
dans les paysages bretons de toujours
est-ce d'avoir regardé les estampes
toujours, comme une première fois
qui a protégé mes yeux d'avoir regardé le paysage
toujours, comme une dernière fois ?
comme si demain,
je ne verrai ni les estampes
ni les rives du Léguer qui va et revient
au seuil de ma maison
et sur les murs de laquelle repose une estampe d'Hiroshige
Je l'ai trouvée
au cœur d'un hiver où la nuit était noire
jusqu'à l'aube d'un matin qui fut un premier jour
le premier jour du camélia
et de mes yeux enfin réveillés par sa blancheur
sur l'estampe
comme sur les hauteurs de l'estuaire
sont dressés, bleus tirant sur le noir
à l'est
noirs tirant sur le vert
à l'ouest
des pins maritimes
et
à la frontière de ce paysage où le soleil se couche
à la lumière de cette image où le soleil se lève
ils incarnent
d'un bout à l'autre du monde
le même poème écrit à l'encre de la même image.Yvon Le Men, Extrait de (Inédit) été 2003
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jeudi 13 juillet 2017
Paysage
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