« Le voyage, c'est-à-dire le langage, n'a de sens, dans le système de Bérénice, que parce qu'il fait du désir la réinvention de la vie. « S'il faut, pour garder mes paupières ouvertes, j'arracherai mes paupières. Je choisirai le sol de chacun de mes pas. À partir du peu d'orgueil que j'ai, je me réinventerai. » (p. 32). Cette façon belliqueuse de provoquer l'invention et de se proclamer le seul créateur de la vie nouvelle n'a elle-même de sens que par la négation pure et simple de ceux que Ducharme appelle les autres. Il faut libérer cette peur première. « Il faut trouver les choses et les personnes différentes de ce qu'elles sont pour ne pas être avalé. Pour ne pas souffrir, il ne faut voir dans ce qu'on regarde que ce qui pourrait nous en affranchir. » (p. 24). Il faut donc prendre tout, posséder par la destruction, connaître à coups de hache, casser le langage, casser ses significations. La deuxième équivalence exprime ainsi le désir de départ dans la possession de l'univers. »
Michel Van Schendel, Extrait de Ducharme l'inquiétant
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