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mercredi 27 février 2019
dimanche 17 février 2019
vendredi 15 février 2019
Sémaphore
II
Signes, silence, fumées
Songe désert, page blanche
Sphère soudain pleine d'une solitude grumeleuse
comme on voit aux boules de verre où tourbillonnent
des astérisques d'ivoire
Moment d'extrême nudité sous le halo des réverbères
seuls signes au loin d'une humaine sollicitude
Les hurlements ne sont que les voix de chiens crevés
depuis longtemps quand au claquement d'une rafale
se lève la meute des longues années perdues au jour le jour
des gestes éperdus
Toute mouvance se givre et la durée, la durée se fige
au lac de la mémoire
Gilles Hénault, Extrait de Sé/ma/pho/re suivi de voyage au pays de la mémoire
mercredi 13 février 2019
mardi 12 février 2019
Sémaphore
I
Les signes vont au silence
Les signes vont au sable du songe et s'y perdent
Les signes s'insinuent au ciel renversé de la pupille
Les signes crépitent, radiations d'une essence délétère,
chimie de formes cinétiques, filigranes d'aurores boréales.
Et tout se tisse de souvenirs feuillus, des gestes palmés éventant l'aire des lisses liesses.
Les signes sont racines, tiges éployées, frondaisons de signaux dans le vent qui feuillette son grimoire.
C'est l'hiver et le pays revêt sa robe sans couture dans un grand envol de feuilles et de plumes, dans un geste de sorcier saluant les derniers spasmes de la flamme.
Sous la voussure du ciel
S'allume une bourrasque de sel
Signe d'un silence qui sourd du songe et de l'ennui
Le silence darde sa lance au coeur du paysage soudain cinglé de souffles véhéments et la tempête monte comme une écume de légende pour ternir les bagues de la nuit.
L'homme dans le mitan de son âge de sait plus de quelle rive lui vient la vie.
Gilles Hénault, Extrait de Sé/ma/pho/re suivi de voyage au pays de la mémoire
vendredi 1 février 2019
Au-delà de ses traits disctinctifs
« Plutôt que de figurer des états disctincts – à la fois tranchant et s'opposant : sous la pluie ou par beau temps – , le peintre chinois peint des modifications, ils saisit le monde au-delà de ses traits disctinctifs et dans son essentielle transition. Car l'un sous-entend l'autre alors même qu'ils s'excluent; et l'un est discrètement au travail quand l'autre va encore s'étalant. Derrière le rideau de pluie qui balaie l'horizon, on pressent déjà, à la luminosité qui point, que ce mauvais temps va se lever; et, de même, le temps clair n'est pas si longtemps sans laisser percevoir quelques signes précurseurs de son voilement. »
François Jullien, Extrait de La grande immage n'a pas de forme ou du non-objet par la peinture
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