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vendredi 27 février 2015
dimanche 22 février 2015
samedi 21 février 2015
Beaux-Arts: Des paysagistes contemporains
Revue Mensuelle, 25 novembre, 1867.
Beaux-Arts: Des paysagistes contemporains
G. Huysmans
Beaux-Arts: Des paysagistes contemporains
Les peintres de paysage, me disait-on dernièrement, sont bien dégénérés depuis que l’Ecole hollandaise a porté ce genre de peinture à sa perfection. Sans absolument espérer que l’on voie jamais renaître des génies aussi lumineux que Ruysdaël, Berchem, Swanevelt Van Artois, Hobbéma et notre immortel Claude Gelée, qui ont compris le paysage comme Rembrandt les intérieurs sombres, qu’il illuminait d’éblouissants rayons, comme Brauwer les tabagies, Van Goyen la mer au repos, Van de Velde les flots en courroux, je ne puis croire qu’une des plus nobles branches de la peinture ne reverra plus poindre une ère nouvelle de gloire et de prospérité.
Les artistes hollandais ont prouvé à l’Exposition universelle qu’ils étaient bien les fils de ces grands maîtres dont la poussière des siècles n’a pu ternir les éclatants chefs-d’oeuvre. Et la France elle-même, bien que faible en ce genre, a présenté quelques tableaux qui ne déparaient pas la riche collection qu’elle a exposée.
Nous sommes d’ailleurs heureux de constater que si la France, dans cette lice courtoise, n’a pas, quant au paysage, été placée aux premiers rangs, elle n’en a pas moins vaincu, en d’autres genres, non seulement les Pays-Bas, mais encore tous ses autres rivaux.
Elle a notamment, en Meissonier, un successeur non dégénéré des plus heureux peintres de bambochades; Meissonier, a dit Arsène Houssaye, est un hollandais avec du style: on ne pouvait, à mon sens, faire en termes plus courts, un éloge plus complet et mieux mérité.
Je ne parlerai pas de l’étude du nu.
Peu de pays ont présenté des peintures de ce genre; peu d’ailleurs eussent pu produire des rivaux dignes de se mesurer avec Gérôme et Cabanel.
La peinture de paysage n’est pas morte en France, Courbet, Corot, Rousseau, Diaz et quelques autres ont témoigné qu’à défaut de talents hors-ligne, notre pays nourrissait des rejetons dont il avait à juste titre le droit de s’enorgueillir.
Je ne puis penser à M. Diaz sans me rappeler une discussion que j’entendis s’engager entre deux connaisseurs sur les oeuvres de cet artiste: c’est le dieu de la couleur disait l’un. — Le dieu de la couleur! s’écriait son interlocuteur indigné. — Aucun, répliqua l’autre, n’a dérobé aussi heureusement à Watteau son attrayant coloris; aucun n’excelle aussi bien que ce peintre à faire ruisseler le soleil dans les forêts, et a dorer les arbres qu’il dessine si bien.
Il ne nous appartient pas, dans ce léger aperçu, d’apprécier l’oeuvre de M. Diaz: nous nous bornerons à lui faire comme tout le monde, le reproche de ne pas daigner peindre ses personnages. Les figures apparaissent à peine, c’est une couche épaisse tirant entre le jaune de Naples et le rose. — Mais, me dira-t-on, les paysagistes ne sont pas tenus de reproduire avec talent les figures humaines : « Ruysdaël faisait bien peindre les personnages qui peuplent ses tableaux par Berchem, Wouwermans et Lingelbach ». J’en conviens: Mieux vaudrait alors que M. Diaz empruntât le concours d’un artiste distingué en ce genre, mieux vaudrait surtout qu’il se donnât la peine (il le pourrait, j’en suis convaincu) de descendre jusqu’à l’homme.
G. Huysmans
Joris-Karl Huysmans, http://www.huysmans.org/artcriticism/mensuelle.htm
vendredi 20 février 2015
La persistance de l'instinct chez les êtres vivants, sous les apparences de l'intelligence
La persistance de l'instinct chez les êtres vivants, sous les apparences de l'intelligence, est pour moi l'un des spectacles les plus intimes et les plus constants. Le déguisement irréel de la conscience ne sert qu'à mettre en relief, à mes yeux, cette inconscience qui ne déguise rien.
De la naissance à la mort, l'homme vit esclave de cette extériorité à lui-même qui est celle des animaux. Durant sa vie entière, il ne vit pas, mais végète, à un degré supérieur et avec une plus grande complexité. Il suit certaines normes sans même savoir qu'elles existent, ni qu'il les suit, et ses idées, ses sentiments, ses actes sont tous inconscients - non pas qu'il manque aux hommes la conscience, mais parce qu'ils n'ont pas deux consciences.
L'intuition vague de ne posséder qu'une illusion - voilà le lot, et pas davantage, des plus grands hommes.
Je suis le fil - en laissant ma pensée divaguer - de l'histoire banale des vies banales. Je vois combien les gens sont esclaves, en tout, de leur tempérament inconscient, des circonstances extérieures imposées du dehors, des élans les poussant ou non au contact avec autrui, et qui dans ce contact même, par lui et grâce à lui, s'entrechoquent comme des coquilles de noix.
Combien de fois ai-je entendu répéter cette phrase qui symbolise toute l'absurdité, tout le néant et toute l'inconnaissance verbale de la vie, cette phrase qu'on prononce à propos d'un quelconque plaisir matériel : « Voilà tout ce qu'on emporte de la vie... » Emporter? Pour quoi faire? Pour emporter où? Que ce serait triste de les éveiller de l'ombre par une question pareille... Seul un matérialiste peut prononcer une telle phrase, parce que pour la prononcer il faut être, même inconsciemment, matérialiste. Que pense-t-il donc emporter de la vie, cet homme, et comment? Où croit-il emporter sa côte de porc arrosée de vin rouge?
Fernando Pessoa, Le livre de l'intranquillité
lundi 16 février 2015
dimanche 15 février 2015
vendredi 13 février 2015
U
Le U et le V sont liés dans leur origine latine. Pourtant, ils sont différents dans leurs symbolisme. Le U est le symbole de l'Unité. Formé de droites et de courbe, contrairement au V, il signale son caractère androgyne. C'est un contenant, une sorte d'éprouvette où s'unifie, où se fait le mélange alchimique, la transmutation du plomb en or. Vous pouvez remarquer que l'on retrouve dans le U les deux entités mâles et femelles, symbolisées par les traits verticaux ascendants, dont les racines, le demi-cercle inférieur, se nourrissent de l'un et l'autre. L'origine est alternative et réciproque. C'est pourquoi l'article défini Un, Une, commencent par le U.
mardi 10 février 2015
samedi 7 février 2015
Le fait
"Le fait n'est pas l'impérissable, mais l'esprit le réabsorbe en soi-même, et le côté de la singularité qui, soit comme intention, soit comme sa négativité et sa borne dans l'élément de l'être-là, est présent dans le fait, est ce qui immédiatement disparaît."
Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Phénomènologie de l'esprit I
vendredi 6 février 2015
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