"Se perdre signifie qu'entre nous et l'espace il n'y a pas seulement un rapport de domination, de contrôle de la part du sujet, mais aussi la possibilité que ce soit l'espace qui nous domine. Il y a des moments de la vie où nous apprenons à apprendre de l'espace qui nous entoure. [•••] Nous ne sommes plus capables de donner une valeur, un sens à la possibilité de se perdre.
Changer de lieu, se confronter à des mondes différents, être contraint de recréer continuellement des points de référence, est régénérant à un niveau psychique, mais aujourd'hui, plus personne ne conseille semblable expérience. Dans les cultures primitives, en revanche, si l'on ne se perdait pas, on ne pouvait pas grandir. Et ce parcours se déroute dans le désert, dans la forêt, des lieux qui sont une espèce de machine à travers laquelle on parvient à de nouveaux états de conscience."
Franco La Cecla, Perdersi, l'uomo senza ambiente, 1988