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samedi 8 octobre 2016

Rapports de mouvement

« En effet la proposition cinétique nous dit qu'un corps se définit par des rapports de mouvement et de repos, de lenteur et de vitesse entre particules. C'est-à-dire : il ne se définit pas par une forme ou des fonctions. La forme globale, la forme spécifique, les fonctions organiques dépendront des rapports de vitesse et de lenteur. Même le développement d'une forme dépend de ces rapports, et non l'inverse. L'important, c'est de concevoir la vie, chaque individualité de vie, non pas comme une forme, ou un développement de forme, mais comme un rapport complexe entre vitesses différentielles, entre ralentissement et accélération de particules. Une composition de vitesses et de lenteurs sur un plan d'immanence. Il arrive de même qu'une forme musicale dépende d'un rapport complexe entre vitesses et lenteurs des particules sonores. Ce n'est pas seulement affaire de musique, mais de manière de vivre : c'est par vitesse et lenteur qu'on se glisse entre les choses, qu'on se conjugue avec autre chose : on ne commence jamais, on ne fait jamais table rase, on se glisse entre, on entre au milieu, on épouse ou impose des rythmes. »

Gilles Deleuze, Extrait de Spinoza: Philosophie pratique

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