" Sûrement, quelque chemin que je suive encore, dans quelque labyrinthe que je me risque, si quelque fil d'Ariane doit m'en dépêtrer, ce sera celui de certaines paroles, non pas forcément grandes, mais limpides, comme l'eau des torrents. J'y ai bu avec mes mains d'enfant devant la bouche; je les ai franchis d'un court élan de mes pieds d'enfant, sur ces pentes à l'herbe rase et parsemée de pierres; si froids qu'ils semblaient jaillir du sein neigeux des montagnes, comme dans la « Lettera amorosa » : « per sentieri di nerve... » Si ce fil ne rompt pas, je n'aurai besoin de rien de plus, aujourd'hui et plus tard, « nune et in hora mortis nostrae ». "
Philippe Jaccottet, Extrait de L'encre serait de l'ombre
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