chaque fois que l'on ouvre les yeux
qu'un regard naissant embrasse l'arrivée de
l'aube
la complexe géométrie du monde se recompose
pour nous
de toutes parts, une toile infinie se tisse à nouveau
ses noeuds se resserrent
d'invisibles ramifications enchaînent notre être
pourtant si fragile
aérienchaque fois que l'on ferme les yeux
les fils de l'araignée redeviennent vibrations
cosmiques
ondes ténébreuses
alors la matière s'étiole
s'abandonne
se désintègre
l'énergie du vivant se libère
un bref instant
le temps d'une délivrance
puis ultimement
l'insoutenable incertitude anéantit le réel
dévore goulûment les chairs de lumière
engouffre sans pitié
tout ce qui un jour
est né
Alexandre Leboeuf, Extrait de Cérémonies boréales
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