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samedi 9 avril 2016

Pas un élément neutre

«Le blanc porte en lui son ombre et son impermanence, sa poussière. C'est une couleur, pas un élément neutre. À certains égards, comme le verre, même si c'est imperceptible, elle a du poids. Elle semble éthérée mais ne l'est pas.On l'utilisait dans le Nord et dans les montagnes, où la lumière froide, reflétée par la neige en hiver, se posait sur les surfaces blanches des maisons, se réverbérant et s'infiltrant jusqu'à l'intérieur.

De façon différente mais complémentaire, on la retrouvait au Sud, dans les pays hispano-mauresque, Des rues étroites, des murs blancs, un soleil brûlant qui ne parvient pas à pénétrer l'espace et forme un cône d'ombre sur le trottoir. De petites places, des patios où la lumière jaillit entre les arches, une lumière aveuglante, violente, qui trouve dans le blanc de l'écrin où se poser et se perdre. La lumière devient de verre, limpide sur le blanc, elle cristallise les formes dans un jeu de reflets, et le blanc étend son manteau sur les maisons, les toits en terrasse, les balcons, sur la géométrie des murs.»

Roberto Peregalli, Les lieux et la poussière; Sur la beauté de l'imperfection

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