«Chez les Acholi du sud du Soudan, le ruot («faiseur de pluie»), autorité suprême, peut être issu de n'importe quel clan; en Ouganda, il devra être issu de faiseurs de pluie des deux côtés, et devra épouser une fille de faiseurs de pluie («dak ker, fille de pouvoir»), la seule de ses épouses à pouvoir engendrer un(e) faiseur(-se) de pluie, à le seconder s'il est malade et éventuellement à le remplacer s'il meurt.
Les nyig ko («graines, ou fruits, de la pluie»), pierres de pluie, sont soit du quartz ou des cristaux, soit des pierres travaillées. Elles sont sacrées: si quelqu'un de non autorisé les voit ou les touche, il mourra d’hydropisie, et même un jeune ruot nouvellement intronisé les fera manipuler par une épouses âgées de son père.
Le rituel se déroule à l'extérieur de la maison du ruot, donc près de la tombe de son père, dont l'esprit, seul habilité en dernier ressort à délivrer ou à retenir la pluie, doit être invoqué; il consiste à sacrifier une chèvre et à enduire les nyig ko de sa graisse, avant de les laver à l'eau. Pour arrêter la pluie, on les place, dans leur pot, dans un arbre au soleil, ou, dans les cas graves, dans les foyer. (Sellgman 1932.)»
Patrick Boman, Extrait du Dictionnaire de la pluie
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