« À notre époque qui regorge d’images et où ce qui ne se voit pas n´existe pas, Italo Calvino, dans Le Chevalier inexistant et dans son essai Six propositions pour le prochain millénaire, aborde avec lucidité le sujet. Calvino part de l’apparition des images que le ciel envoie à Dante comme autant de signes divins : l’imagination qui nous arrache du monde extérieur et nous installe dans le plus intime de l´être. Là, la parole acquiert une capacité iconique et l’écriture accorde, à l’expression visuelle, son imaginaire, et inversement, le visuel confère à la parole, cette capacité imaginative. Dans son traité sur la peinture, Léonard de Vinci dit : « La peinture est une poésie qui se voit au lieu d’être sentie, et la poésie est une peinture qui se sent au lieu d’être vue. » L’invisibilité, en revanche, est le chantier essentiel de l’art et de la poésie. Tout ce que les autres ne voient pas, l´artiste et le poète le révèlent, ce Chevalier inexistant qui n’existe que grâce à l´armure de son don, de ses vertus, de son originalité. Derrière le poète il peut y avoir un mauvais citoyen, un névrotique insupportable, un fasciste, un traître, un ennui mortel. Mais il y aura toujours l’armure de son œuvre poétique qui le rendra désirable. »
José Ángel Leyva, Extrait de l'article https://www.revuefracas.com/le-poete-invisible?fbclid=IwAR3WbaIO3h2JIeMLbMv2ABeT9kOtYBju_7664h4hGEvyr-D5bsCISKAwpjE
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