Plus tu marches longtemps et plus ta mémoire s’encombre de souvenirs heureux, malheureux, d’âmes, de saisons, d’horloges qui tombent en panne ou redémarrent ; plus tu marches longtemps et plus t’as l’impression d’évoluer dans un jardin ouvert vers l’infini. Une sorte de petit jardin japonais. Asymétrique. Inversant les perspectives. Réduisant à l’essentiel les paysages immenses que tu t’étais créés pour avoir le sentiment d’exister. Tu ressens alors très fort le désir des pierres sur lesquelles tu marches de devenir les montagnes qu’elles sont déjà. Tu ressens alors très fort la profondeur des océans, des sentiments, du ciel, du champ infini des étoiles, à travers les petits bouts de ruisseaux harmonieux et légers qui veulent aller aux fleuves. Et puis aux océans. Comme des nuées d’oiseaux se jetteraient à ailes perdues dans l’azur. Tu contemples les arbres qu’on a plantés devant le décor pour que tu puisses les vivre, les respirer, mesurer l’étendue du territoire qu’il y a encore après. Qu’il y a forcément après. Un territoire qui renaîtra au bout de ce chemin qui t’a infiniment souvent, en se rétrécissant, en s’amenuisant, en se confinant, en se rencognant tout contre toi, avec ses herbes folles et ses parfums intimes, ouvert à la conscience des autres.
Emile Castillejos
Ah! que vivent heureux les globe-trotters!Bonne année chère Mylène
RépondreEffacerBonne année Bizak, que du beau et du bon.
EffacerJ'avance sans cesse avec mes jambes dans ma campagne, interminablement, avec le désir du socle qui est le mien, avec le désir inéluctable de devenir mon paysage qu'il est déjà. Je ressens tout quand j'y suis, azur, horizon, ruisseaux..et mes arbres.
RépondreEffacerTous mes vœux la belette ;D
RépondreEffacerToi aussi Charlu, les meilleurs pour toi et ta famille.
EffacerInconditionnelle... ou presque de l'écriture d'Emile Castillejos, je suis devenue une guetteuse de mots, et remercie ceux qui, ici ou là ont débusqué ces fragments de la plus grande importance.
RépondreEffacerMadeleine