Composé de lazurite bleue (à ne pas confondre avec l'azurite) et de pyrites de fer, le lapis-lazuli résulte de la fusion volcanique. Celui que l'on utilisait en Europe pour la peinture était importé d'Afghanistan, extrait de mines de la vallée de Kokcha, dans le Pamir afghan. On en trouve aussi en Chine, Tibet et Asie Centrale.
Durant l'Antiquité, le lapis-lazuli était utilisé en Égypte. Il forme par exemple le bleu des paupières du sarcophage de Toutânkhamon ; mais on n'a aucune preuve de son emploi comme pigment. Chez les Grecs et les Romains, le pigment existe, mais celui qui domine est le bleu égyptien ou bleu d'Alexandrie et secondairement l'azurite (PRV1).
Son utilisation se développe au Moyen Âge, pendant lequel il est utilisé par les moines dans les enluminures. Celles du Livre d'heures du maréchal de Boucicaut, vraisemblablement réalisées dans un atelier parisien vers 1407, contiennent pas moins de trois bleus de lapis, chacun d'une granulométrie différente.
L'outremer fut sans doute d'abord importé tout préparé de l'Orient, selon les recettes que l'on trouve dans la littérature alchimique arabes (Ball 2010, p. 344). L'« azzurrum ultramarinum » se trouve dans un recueil de recettes de peintures des premières années du xive siècle, qui indique le moyen de séparer la lazurite des autres composants de la pierre de lapis-lazuli (PRV1, p. 384). Ces recettes, reprises et précisées jusqu'au xixe siècle (Dumas 1830, Lefort 1855) se résument ainsi : « on préparait un mélange de plâtre, de résine, d'huile et de cire qui retenait par ses propriétés de surface les impuretés ». Le bleu obtenu variait de teinte et surtout d'intensité. Le bleu pâli qui s'extrayait des derniers lavages était appelé bleu de cendres d'outremer. Il ne faut pas confondre ces cendres avec le pigment Cendres bleues, qui est un pigment d'azurite, un carbonate de cuivre naturel, ou son équivalent synthétique (PRV1, p. 308).
À la Renaissance, le coût de l'outremer est si élevé qu'il se trouve fréquemment spécifié dans les contrats de commande de tableaux. Il n'était pas rare que le commanditaire doive lui-même acheter le pigment et le fournir au peintre. Raphaël, Léonard de Vinci et Michel-Ange ont utilisé ce pigment.
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