Rechercher sur ce blogue
jeudi 31 mars 2016
mercredi 30 mars 2016
samedi 26 mars 2016
Main déchaînée
«Qu’est-ce que ça veut dire une main déchaînée ? On n’a qu’à se guider. Qu’est-ce que c’est que la chaîne de la main ? La chaîne de la main, quant à la peinture c’est évidemment l’œil. Tant que la main suit l’œil, je peux dire qu’elle est enchaînée. La main déchaînée c’est la main qui se libère de sa subordination aux coordonnées visuelles. Or le chaos-germe, le diagramme présent sur la toile est essentiellement manuel. Et après tout là aussi, vous comprenez, il faut aller son chemin, et voir en quel sens ce chemin, en s’accrochant à des petites choses, dont on est relativement sûr, retentit sur des problèmes classiques. Parce qu’après tout est-ce qu’on tiendrait pas là une certaine manière de nous mêler nous, d’un problème classique, problème classique : quels sont les rapports de l’œil et de la main dans la peinture ? Je veux dire la peinture, c’est un art visuel ou un art manuel ? Et si on dit : c’est les deux ? Bon ça n’avance pas, quel rapport il y a-t-il entre l’œil et la main dans la peinture ? Et là encore avec toutes les réserves que je refais chaque fois : est-ce que c’est une question générale ou est-ce que ça varie avec chaque peintre, ou est-ce qu’il y a du moins de grandes tendances que l’on peut distinguer ? Pour ces rapports de l’œil et de la main dans la peinture, est-ce qu’un peintre dit abstrait ? Et au lieu de fonder ces catégories : abstrait , impressionniste, figuratif, etc... sur des données puériles, comme est-ce que ça représente quelque chose ou pas ? Est-ce qu’il n’y a pas lieu de reprendre ces grandes catégories si elles sont bien fondées en les rapportant à de tout autres critères ? Exemple : est-ce que les rapports de l’œil et de la main sont les mêmes chez un peintre qu’on appelle abstrait que chez un peintre qu’on qualifiera d’impressionniste ou chez un peintre qu’on qualifiera de figuratif ? Est-ce que c’est la même chose ?»
vendredi 25 mars 2016
Lutte contre le cliché
« Il ne faut pas croire qu’un peintre, un grand peintre il ait moins de danger qu’un autre. Simplement, lui dans son affaire, il sait tout ça. C’est-à-dire un dessin parfait, ils savent tous en faire. Ils n’ont pas l’air mais ils savent très bien, ils ont même parfois appris ça dans les académies où, il y a eu un temps où ils apprenaient très bien ça. Et bien, et même on ne conçoit pas un grand peintre qui ne sache pas très bien faire là ces espèces de reproductions, tous y sont passés, tous tous tous. Bon, mais ils savent que c’est ça qu’il faut faire passer par la catastrophe. Vous voyez, si la catastrophe, commence à préciser un peu et pourtant c’est très insuffisant ce que je dis, je ne dis pas du tout qu’on en restera là, mais je dis : "si l’acte de peindre est essentiellement concerné par une catastrophe c’est d’abord parce qu’il est en rapport nécessaire avec une condition pré picturale et d’autre part parce que dans ce rapport avec une condition pré picturale il doit rendre impossible tout ce qui est déjà "menace" sur la toile, dans la pièce, dans la tête, dans le cœur. Donc il faut que le peintre se jette dans cette espèce de tempête, qui va quoi ? Qui va précisément annuler, faire fuir les clichés. La lutte contre le cliché.»
Gilles Deleuze transcription : Lucie Marchadié Cours 14 du 31.03.81 - 3
jeudi 24 mars 2016
lundi 21 mars 2016
vendredi 18 mars 2016
Le rhizome
«Le rhizome est d'abord linéaire, c'est-à-dire qu'il se constitue de proche en proche comme une série et qu'il peut toujours gagner ou perdre un élément ou plusieurs. En cela il s'oppose à la structure qui implique la coexistence de plusieurs niveaux ou strates d'organisation, d'une profondeur et donc d'une rigidité. Au contraire, le rhizome possède une mobilité essentielle et une souplesse qui rendent possible sa transformation permanente.»
Tirée du livre de M. Buydens, Sahara, l'esthétique de Gilles Deleuze, Paris, Vrin, 2005, p. 29-30
jeudi 17 mars 2016
mardi 15 mars 2016
lundi 14 mars 2016
Lieu
«Il y a donc des pays sans lieu et des histoires sans chronologie; des cités, des planètes, des continents, des univers, dont il serait bien impossible de relever la trace sur aucune carte ni aucun ciel, tout simplement parce qu'ils n'appartiennent à aucun espace. Sans soute ces cités, ces continents, ces planètes sont-ils nés, comme ont dit, dans la tête des hommes, ou à vrai dire, dans l'interstice de leurs mots, dans l'épaisseur de leurs récits, ou encore dans le lieu sans lieu de leurs rêves, dans le vide de leurs cœurs; bref, c'est la douceur des utopies. Pourtant je crois qu'il y a – et ceci dans toute société – des utopies qui ont un lieu précis et réel, un lieu qu'ont peut situer sur une carte; des utopies qui ont un temps déterminé, un temps qu'on peut fixer et mesurer selon un calendrier de tous les jours. Il est bien probable que chaque groupe humain, quel qu'il soit, découpe, dans l'espace qu'il occupe, où il travaille, des lieux utopiques, et, dans le temps où il s'affaire, des moments uchroniques.»
Michel Foucault, Extrait de Le corps utopique, les hétérotopies
lundi 7 mars 2016
Moran Suisse et France mars 2016
Pour mes amis français, si vous avez la chance d'aller le voir en spectacle.
Puisque
«Puisque je suis solitaire: une femme aimée ou un compagnon de voyage malheureux. Puisque je suis poète: un arc de mots que je ressens de la joie et de l'effroi à bander. Puisque je suis prisonnier: un aperçu soudain de la liberté. Puisque je suis menacé par la mort: un animal vivant et bien chaud, un corps qui bat de façon sarcastique. Puisque que je suis menacé par la mer: un récif de granit bien dur.»
Stig Dagerman, Extrait de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier
dimanche 6 mars 2016
samedi 5 mars 2016
Au-delà du cercle polaire
Dans les espaces au-delà du cercle polaire, le blanc et le silence, le minéral et le froid fabriquent une esthétique de la rareté, un temps dépouillé, sec et translucide. Sinon diamantaire. Pointes de durées, jeux avec les instants, magie des combinatoires austères. Une mélodie spécifique s'échappe du Pôle – du moins je veux l'imaginer, le croire –, elle avalise et rectifie le souci pythagoricien de la musique des sphères puis enseigne ce qui pourrait être une pièce construite et composée sur les principes hyperboréens. Le vaste, le sublime, l'excès; la géologie sèche et le climat glacé; les éléments rares et le temps constructeur d'espaces inouïes, Temps élémentaires, temps des éléments...
Michel Onfray, Esthétique du pôle Nord
vendredi 4 mars 2016
La dégradation
«La ruine et la dégradation ont un caractère révolutionnaire, comme le disait Passolini, parce qu’ils font voler en éclats une situation codée, ils sont de l'autre côté, ils sont la faille qui fait douter du système. Ces lieux, qui apparaissent des profondeurs d'un monde disparu, sont des éléments perturbateurs puisqu'ils nous font voir le passé comme la mémoire de quelque chose qui fait encore partie de notre être, et dont les traces nous permettent d'imaginer un futur différent.»
Roberto Peregalli, Les lieux et la poussière; Sur la beauté de l'imperfection
jeudi 3 mars 2016
mercredi 2 mars 2016
S'abonner à :
Messages (Atom)