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dimanche 25 novembre 2018

Si je ne veux pas mourir d’ennui

« Il me faut à chaque instant, si je ne veux pas mourir d’ennui, de vide, de mutisme, découvrir et inventer une histoire. Mais je n’y parviens pas toujours. Il me faut des conditions si particulières, des détours si compliqués que parfois je désespère. Ce que je vois, là où je vis, est terre vierge, jusqu’à ce que le paysage acquiert une âme. En racontant une histoire, j’ajoute de l’âme au paysage qui s’enrichit d’une charge émotionnelle. Et enfin je peux m’émouvoir… je ne perds plus la mémoire comme je l’ai fait pendant tant d’années. Voilà comment je thésaurise, en transportant cette mémoire intime dans la fiction. La fiction devenant alors paysage, sans le secours de l’histoire. Un paysage sans l’histoire, c’est un paysage pour l’éternité? Non? »

Nancy Huston

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