« Très peu est pour moi le nom de l’abondance. J’ai au cœur une bête sauvage qui ne sort que la nuit et pour quelques secondes. Elle s’empare des restes abandonnés par le jour – feuille, visage, parole – et elle regagne précipitamment son trou, ayant trouvé de quoi manger pour deux siècles. Ce n’est jamais la même chose dont elle se nourrit – ici un voyage, là une lecture, ailleurs un silence – mais c’est toujours la même joie qui est cherchée et parfois atteinte, une joie enfantine et légère comme une tache de soleil. »
Christian Bobin, Extrait de L'inespérée
Aucun commentaire:
Publier un commentaire