"Il était assis là, en bras de chemise, une chemise d'un beau violet, roulant une cigarette, expliquant ce qui l'avait séduit dans ce pays : "Cette lumière qui change tout le temps, qui se remet en question tous les quarts d'heure, ce vent qui compte autant que les rochers. Mais la lumière surtout : avant d'arriver, à des kilomètres on la reconnaît !"
Il disait encore : "Cela n'existe pas, les vieux peintres : chaque nouvelle peinture est une naissance, une renaissance, on a l'âge de sa dernière peinture !" Ces grandes toiles, ces éclairs bleus et rouges, entrechoqués, vibrants, ces déferlements, cette berlue : "Ah non, ce n'est pas abstrait !" s'écriait-il. Il est vrai qu'à vélo, dans l'effort contre le vent, ou tout en haut d'une côte, parfois, on voit des Bazaine."
Jean-Pierre Abraham, Ici présent
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