« Je suis né, j'ai grandi dans les marais baltiques, près des grises vagues de zinc qui viennent toujours par deux, de là toutes les rimes, de là cette voix sourde qui se déroule entre elles comme un cheveu mouillé, s'il se déroule. Et, calé sur coude, la conque de l'oreille entend non le ressac, mais les claquements de toile, de volets ou de mains, de l'eau qui bout sur un réchaud, le cri des mouettes, tout au plus. Et sur ces étendues, c'est bien ce qui protège le cœur du faux-semblant - nulle part où se cacher, à perte de vue. Pour le son seulement l'espace est une entrave, l'œil ne se plaint jamais de l'absence d'écho. »
Joseph Brodsky, Extrait de Vertumne
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