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dimanche 3 août 2014

Parole de juillet

Mesuré est le lieu des hommes
Et les oiseaux ont reçu le même mais immense !
Immense le jardin où à peine
Séparé de la Mort. (avant qu’elle ne me touche à nouveau
Déguisée) je jouais et tout m’arrivait aisément à hauteur de main.
Le petit cheval de mer ! Et de la bulle pfuit l’éclatement !
Le bateau rouge de la mûre sauvage courants profonds des
Feuillages ! Et le mât de misaine plein de drapeaux !

Que m'arrive-t-il à présent ? Mais c'était hier où j'ai existé
Et puis la longue longue vie des inconnus l'inconnue
Soit. Rien qu'en parlant joliment on s'épuise :
Comme le cours de l’eau qui d’une âme à l’autre
tisse les distances.
Et tu te trouves funambulant d’une Galaxie à l'autre
Alors que sous tes pieds grondent les précipices.
Et tu arrives ou non.
Oh premiers élans à peine esquisses sur mes draps. Anges féminins
Qui de là-haut me faisiez signe d'avancer dans toute chose
Puisque même si je tombais de la fenêtre
la mer de nouveau me servirait de monture
L'immense pastèque qu‘ignorant jadis j’ai habitée
Et ces filles de la maison, ces orphelines, à la chevelure défaite qui avec l’Intelligence du vent savait se déployer par-dessus les cheminées !
Une telle harmonie de l’ocre dans le bleu
qui vraiment te trouble
Et les écritures d'oiseaux que le vent pousse par la fenêtre
À l'heure où tu dors poursuivant l'avenir
Le Soleil sait. Il descend en toi pour regarder.
Car l'extérieur n’étant que reflet, c’est dans ton corps que la nature demeure et de la qu'elle se venge
Comme dans une sauvagerie sacrée pareille a celle lion ou de l'Anachorète
Ta propre fleur pousse
que l’on nomme Pensée
(Bien que lettré, j'arrivai de nouveau là où la nage m’a toujours mené)
Mesuré est le lieu des sages
Et let enfants ont reçu le même mais Immense !
Immense la mort sans mois ni siècles
Pas moyen de devenir adulte là-bas
De sorte que dans les mêmes chambres
les mêmes jardins tu retourneras
en tenant la cigale - Zeus qui d’une
Galaxie à l’autre promène ses étés.

Odysseus Elytis traduction Angélique Ionatos, Les Élégies de la pierre tout-au-bout

1 commentaire:

  1. "Et les écritures d'oiseaux que le vent pousse par la fenêtre
    À l'heure où tu dors poursuivant l'avenir"... Très beau ! Merci :-)

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