"Les plis sont des mots"... Les mots sont pliés, repliés sur eux-mêmes, en nous-mêmes. Ils nous rident bien avant que ça se voit, souvent. Mais il y a des plus précoces que d'autres, comme l'incertain adolescent que je fus. En ce temps-là, celui de la grande taupe, je ne savais pas encore que je serai bien, bien des années plus tard, parcouru par les mêmes sillons. Le corps, les mots, ce sont de vrais passoires. Lequel des deux enveloppe l'autre? Va savoir, va voir, va toucher, va donc dire et donner la bonne réponse. Les accidents de mots, ça peut déclencher de belles avalanches pour ceux qui les regardent de loin... Pour ceux qui les reçoivent en pleine figure, dans le creux du ventre ou drette sur le tibia, c'est pas drôle. Les mots sont accidentels, fait par accident, par hasard. Ils n'accidentent pas tous ni tout, et pas d'opération Nez-Rouge pour nous ramener à la maison sans dommage, sain et sauf.
Si la peau peut devenir "un outil de lecture pour mieux saisir le langage de l'être", ça doit être que toucher, c'est lire tout le non-lisse, le caché, le transcrit sous la peau. Ce lire-là est un dialogue, entre deux entre-deux.
Luc Gauvreau
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