"Dans ce livre on trouve au travail un être “souterrain”, de ceux qui forent, qui sapent, qui minent. On le voit, à condition d'avoir des yeux pour un tel travail des profondeurs, — on le voit progresser lentement, prudemment, avec une douceur inflexible, sans trahir à l'excès la détresse qui accompagne toute privation prolongée de lumière et d'air; on pourrait même le dire satisfait d'accomplir ce sombre travail. Ne semble t-il pas qu'une sorte de foi le conduise, de consolation le dédommage ? Que, peut-être, il désire connaître de longues ténèbres qui ne soient qu'à lui, son élément incompréhensible, secret, énigmatique, parce qu'il sait ce qu'il obtiendra en échange : son propre matin, sa propre rédemption, sa propre Aurore ?..."
Friedrich Nietzsche, Extrait de Aurore
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