Il y a deux évolutions possibles pour les contraires : la contradiction et le contraste. Comme une bataille toute prête, la contradiction est un éclatement horizontal, latéral, rampant, une auto destruction des confins. Le contraste est un éclat transversal, une soudaine bouffée de joie qui brille comme une issue. La joie, c’est l’existence qui gagne.
L’existence, parfois, ne tient qu’à un fil. Mais il arrive que ce fil s’enfle, gagne en épaisseur, comme une contagion de douceur. Le contraste le plus vif est toujours susceptible d’un repos, d’une stase d’équilibre et d’harmonie, comme une douceur de la lumière. Là où tout était prêt pour la mort, l’existence, paradoxalement, se profile et se propage.
C’est au bord des buches, dans l’interstice incandescent, que le feu prend. C’est tout contre la peau que les draps se réchauffent. C’est sur la peau des choses que la lumière se pose. Quand le jour se lève enfin, quand tout le monde se met à chanter, quand le regard se relève, quand le sourire revient, quand la main espérée se pose sur la mienne, on sent d’un coup que la vie va continuer et qu’elle vaut la peine d’être vécue. Il suffit de suivre, entre les néants, la mélodie des contrastes.
L’être brille sur fond de néant et c’est cela, la joie.
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