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mercredi 7 février 2024

Nocturnes

« Nocturnes. C'est l'état dans lequel me laisse Les Derniers Témoins de la Russe. Un roman raconte; elle, elle écoute. Je pense que cela change tout dans la relation avec ce qu'on lit, parce qu'on lit on l'entend à travers son écoute. Dans un roman, les personnages parlent toujours à d'autres personnages. Chez elle, il n'y a pas d'autres personnages, chacun se rappelle de ses souvenirs sans connaître ceux des autres: ils lui ont parlé à elle. La «transcription», je crois que c'est la première fois que je réalise ce que c'est vraiment: une scription «trans», le mouvement entre deux scriptions.

Nocturnes, parce que les souvenirs sont de la souffrance incarnée, sans interruption. Avec une étincelle brillante de survie dans chacune d'elle. Une nuit étoilée d'une seul étoile?

Bon, je m'en vais continuer dans sa mort de l'Homme rouge que j'avais mis de côté le temps de lire leurs histoires d'enfance. Ce que des millions de Russes on pu vivre de 1930 à 1950, surtout, on a aucune idée ici. Le récit du siège de Léningrad est le plus cruellement enfantin: un garçon attire un chien, un chien comme il les adore, tout doucement vers la cachette de sa famille pour qu'ils ne crèvent plus de faim... Y a des choses mille fois pires, mais pour un enfant... »

Luc Gauvreau

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